Café théologique du 2 mai 2015  
 
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Café théologique du 23 novembre Café Le Darolles à Auch, avec Maurice Gardès, Archevêque d’Auch

 

Le cycle des cafés théologiques proposé cette année par l’Eglise Réformée du Gers porte sur le thème de la Spiritualité au-delà des frontières. Ce thème est abordé à partir de l’œuvre de grandes « Figures» dont le rayonnement spirituel a marqué leur époques et éclairé leurs contemporains, laissant une trace qui, aujourd'hui encore constituent des références "lumineuses" sur les chemins de notre humanité en quête de sens et d'ouverture. A cours du café théologique du 23 novembre a été évoqué la vie et l'oeuvre de Charles DEFOUCAULT, "chantre de la fraternité universelle".

 

 

 

Le conférencier évoque en préambule la mémoire de Robert Marcaut récemment disparu dont il rappelle la parole prophétique - « Dieu n’était pas absent à Auchswitz, c’était l’Homme » - mettant par là en exergue la personne de Charles de Foucauld qui, au nom de sa foi, voulut être « le frère universel » au lendemain de sa conversion. Dès lors sa vie fut totalement habitée d’une quête permanente d’humanité et d’une identité chrétienne à l’entier service de l’Autre et des autres au cœur du Hoggar, le désert des déserts.

A la ressemblance de la vie de Saint Augustin, celle de Charles de Foucauld, orphelin dès l’âge de six ans commence dans le dérèglement, voire la débauche. Après des études chez les Jésuites de Nancy et de Paris, puis à Saint-Cyr, il perd la foi. Officier à Saumur puis à Sétif, il a le premier contact avec l’Islam, avec son sens de l’Absolu de Dieu. Mais parallèlement, Charles se livre à « une indiscipline doublée d’inconduite notoire » qui le fait renvoyer de l’armée. Réintégré à sa demande, il retourne dans le Sud-Oranais en révolte puis prépare un voyage d’étude clandestin au Maroc (1883-1884). Son exploit lui vaut la médaille d’or de la Société de Géographie de Paris (1885) et la notoriété à partir de l’édition d’un ouvrage qui en rend compte (1888). Sa conversion à l’église St-Augustin à Paris date de cette époque : relisant sa propre histoire il trouve Dieu et décide de s’engager dans une vie religieuse. En 1890 il entre à la Trappe de Notre-Dame des Neiges puis part à celle d’Akbès en Syrie. Porteur d’un projet de fondation d’une congrégation en pays arabe, il poursuit des études à Rome entrecoupées de séjour en Terre Sainte chez les Clarisses de Nazareth. En 1901, il est ordonné prêtre à Viviers et autorisé à s’installer dans le Sahara. Ses premiers essais missionnaires à Béni Abbès visent l’esclavage et il rachète plusieurs esclaves pour les libérer. En 1904, il s’établit définitivement à Tamanrasset, au cœur du pays touareg, étudiant leur langue, leur littérature, leur lexique et leur grammaire. Parallèlement il travaille à la fondation d’une « Congrégation des Frères et des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus » pour l’évangélisation. En 1910 est créé l’ermitage de l’Asekrem à 2804 mètres d’altitude. Il meurt en 1916 à Tamanrasset assassiné par de jeunes Sénoussis.

Le conférencier tisse ensuite les linéaments d’un itinéraire spirituel en cinq points :

1.      L’homme sans Dieu : il a assumé ce positionnement durant 12 ans. C’est la rationnalité qui bloque alors pour lui toute démarche de foi : « je vivais comme on peut vivre quand la dernière étincelle de foi est absente ». Esprit positif, tout accès à la foi lui est alors interdit. C’est la rencontre (celle de l’Abbé Huvelin) qui la rend possible comme une voie de liberté.

2.      La quête de foi : sa conversion l’engage dans un champ de connaissance de Jésus de Nazareth, perçu pas seulement comme intelligence mais Source de vie, celle d’un Pauvre à la rencontre de l’autre.

3.      Pas de foi sans Agapè, sans l’amour qui perdure en fidélité, continuité et tendresse. La foi, c’est « suivre Jésus, se demander ce qu’il penserait, dirait, ferait ». Il donne pour règle à sa Fraternité cette quête perpétuelle avec cet axiome : « plus on aimé, plus on regarde le visage de l’être aimé, plus on lui devient semblable »…

4.      Etre des Veilleurs : non pas des sentinelles endormies mais des Veilleurs dans la société. Cette veille s’adresse à tous : il n’y a pas de foi sans amour et justice.

5.      Témoigner de l’Absolu de Dieu par un engagement volontaire : dans sa dernière lettre à Louis Massignon le soir de son assassinat, il écrit que « dans la tentation, Dieu nous demande une déclaration d’amour avec preuve », qu’ « aimer consiste, non pas à sentir qu’on aime, mais à vouloir aimer (…) par-dessus tout ».

Robert SOURP

 

Ce café théologique a été enregistré pour être diffusé sur Radio Présence. Réécoutez l’intégralité de l’intervention du conférencier sur le site web de la station radio dans les archives podcast de l’émission « Tracer ensemble » proposée par l’Eglise Réformée du Comminges le 15 et le 22 décembre 2013 via le lien : http://www.radiopresence.com

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