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SOIREE INTERRELIGIEUSE ET PHILOSOPHIQUE

Les religions, la spiritualité, un remède contre les fanatismes ?

Auch, hall du Mouzon, jeudi 12 mai 2016

 

 

Alain Rey

Animateur

Franck Montaugé

Sénateur Maire

Michel Aguilar

Bouddhiste

Michel Bertrand

Protestant

Maurice Gardès

Catholique

Tareq Oubrou

Musulman

Yves Saez

Franc Maçon

Ephraïm Teilelbaum

Juif

 



La soirée, animée par le pasteur Alain REY impliquait les intervenants suivants :

Michel AGUILAR (M.A.) Président délégué de l’Union Bouddhiste de France

Michel BERTRAND (M.B.) Pasteur EPUdF Professeur de théologie, ancien Doyen de la Faculté Protestante de Théologie de Montpellier

Maurice GARDES (M.G.) Archevêque d’Auch

Tareq OUBROU (T.O.) Recteur de la Grande Mosquée de Bordeaux

Yves SAEZ (Y.S.) Membre de la Loge de Recherche Nationale de le GLNF

Ephraïm TEITELBAUM (E.T.) Président de l’Association Franco-polonaise pour la promotion de la culture juive.

M. Franck MONTAUGE Sénateur-Maire d’Auch dans son discours d’accueil après avoir évoqué l’incident de la mosquée d’AUCH et les polémiques qui ont suivi, a introduit la soirée en évoquant le rôle des institutions dans la « construction de la vie » de chaque citoyen (élaboration d’une réponse personnelle à la question : pourquoi vivre ?) Ces institutions doivent faire tenir ensemble, le biologique et le subjectif avec le social (relation aux autres). Le Politique (l’Etat) doit faire coïncider les opposés, mais ceci n’est possible que s’il existe dans la population une confiance dans les mots, qui fonde la raison. La place des spiritualités est constitutive de la nature humaine.

L’histoire nous montre que toute religion a parfois pu provoquer intolérance ou fanatisme. Pourquoi ?

Animés par leurs cultures et leurs sensibilités propres les conduisant à aborder la question sous des angles différents, les intervenants ont toutefois montré une certaine convergence sur le fond. La rencontre s’est articulée en 3 temps :

1° temps : Quel est le sens d’une religion ou d’une spiritualité ?

La spiritualité est un souffle qui habite tout homme quelle que soit son appartenance. Les religions sont des liens des organisations pour s’insérer dans la société (M.G.). La religion est administration du sacré (Y.S.). Elle est la mise en forme dans la société (organisation, rites) de la spiritualité qui est entrainement de l’esprit, chemin intérieur (M.A.). La religion est un langage, des mots pour traduire l’expérience de la foi qui doit rester première (M.B.). Si un texte est sacré, ses significations, elles, ne sont pas à sacraliser. L’accès au sens véritable, fondamental reste toujours impossible ce qui doit entraîner humilité et modestie du croyant (T.O.). C’est l’usage fait de la religion qui la rend faste ou néfaste. Elle peut contribuer au bonheur de l’humanité, mais si on s’appuie sur elle pour dominer, alors elle devient destructrice. (E.T).

2° temps : Quels sont les mécanismes et les risques de l’intolérance ?

Une idéologie est un système de pensée qui prétend saisir la totalité du sens. Ceci conduit à la peur de la liberté qui dérange et inquiète (M.G.). La connaissance est distincte de la violence, elle s’oppose à l’immédiateté (Y.S.). Risque de ne pas choisir la vie (E.T.). La source des problèmes est l’ignorance. Il y a confusion entre conviction, certitude et vérité. La confusion ne permet plus de discerner. (M.A.). L’ignorance et la frustration entraînent l’intolérance (T.O.). Une conviction forte représente un péril de violence. Il faut pouvoir garder un regard critique. La quête de pureté est dangereuse. Ne pas oublier que l’impensable est toujours possible. (M.B.).

3° temps : Quels sont les remèdes ?

Faire silence, calmer l’esprit. (M.A.). Comprendre ceux avec lesquels on vit  (E.T.). L’école doit éveiller l’esprit critique. Combattre l’échec scolaire et les inégalités sociales (T.O.). Laisser la place à la discussion, à la diversité, Lutter contre tous les risques d’absolutisation y compris le laïcisme qui est une perversion de la laïcité devenue religion  (M.B.).

Il y a nécessité d’une éducation, (cellule familiale, école). Combattre la peur de la rencontre de l’autre. Développer la volonté de rencontrer l’autre (M.G.).

Le partage est un barrage au fanatisme. Accepter, respecter la profession de foi de l’autre (Y.S.)

L’article 1 de la loi du 9 décembre 1905 est le suivant :

« La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public ».

La laïcité à la française n’est donc pas une restriction, une interdiction des religions, mais une liberté de croire (ou de ne pas croire) sous condition de respecter l’ordre public. Elle sous-entend donc l’acceptation par chacun que les autres aient des croyances (athéisme compris) différentes des siennes. La laïcité lorsqu’elle devient une religion (laïcisme) est un risque. La laïcité c’est la liberté pour chacun de croire ou non, de changer de religion. Le sentiment antireligieux n’est pas laïque, rappelons-nous que les deux grandes idéologies mortifères du XX° siècle étaient athées. (M.B.) La  saine laïcité laisse exister chacun (M.G.).

Jean-Marc HOPPELER

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